13 août – épilogue

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Et alors donc? L’archipel s’est-il montré à la hauteur de nos exigences de déglingos?

Les vacances au soleil, mais sans trop souffrir de la chaleur?
Oui, hormis deux ou trois jours de Calima, le vent d’est chargé de sable du Sahara voisin qui couvre tout d’une brume sèche et brûlante, le temps a été très clément avec des températures tout à fait acceptables si l’on considère la latitude et la saison.

Les baignades?
Oui, pour moi du moins, Gaëlle n’a pas eu le même entrain une fois sur place. Il faut dire à sa décharge que le vent est assez présent et peut vite refroidir les ardeurs des moins téméraires…

La détente ET les belles choses?
Moui, beaucoup de belles choses mais sur un rythme quand même assez soutenu.

Chacune de ces îles a son caractère, et les vacanciers qu’on y croise ne viennent pas y chercher la même chose, c’est une évidence.
De Tenerife, nous retiendrons un joli avant-goût des deux suivantes : du vert un peu partout sous des formes parfois inattendues dans lesquelles on se rend vite compte qu’il ne serait pas indiqué de se rouler (voir photos ci-dessus) et les paysages volcaniques immenses, désolés et tellement beaux du Teide, le sommet des Canaries. Bien sûr nous n’oublions pas les plantations de bananes qui remontent les pentes des volcans ou plongent vers la mer, les chiens de garenne sauvages (rappel : ils sont à l’origine du nom donné aux îles), aperçus à plusieurs reprises, le charme des villes coloniales aux couleurs franches. Mais sur Tenerife il nous a quand même fallu chercher les coins que l’Homme a un peu oubliés pour être pleinement satisfaits : proche des côtes et dans les zones faciles d’accès, le grand moche balnéaire reprend vite le dessus.

La sauvage et luxuriante île de La Palma, immense cratère crevé côté sud, a su se défendre contre cet Homme envahissant par l’extrême complexité de son relief.
Nous resterons marqués par cet aspect sauvage … et par les virages frénétiques de ses routes, estomacs sensibles et oreilles internes mal arrimées s’abstenir! Peut-être aurions-nous aimé avoir le plaisir d’en profiter plus pédestrement (par l’appui alternatif sur nos membres inférieurs) mais notre emploi du temps serré en a décidé autrement (ouais on a qu’à dire ça…).

La Cendrillon des Canaries, Lanzarote, également a de quoi retenir l’attention! En arrivant de La Palma, c’est sur une terre complètement différente que nous posons le pied, d’une minéralité presque totale. Mais ici la végétation n’a pas pour autant renoncé et a même le culot extraordinaire de s’imposer dans les endroits les plus incongrus et difficiles : les plantes grasses et cactus y explosent dans une variété invraisemblable de formes, de structures et de couleurs sur des terrains dont l’inhospitalité n’a d’égale que la beauté brute des paysages volcaniques. C’est grâce au combat acharné d’un homme, l’artiste César Manrique, que cette île est restée très préservée et qu’elle est aujourd’hui classée Réserve de biosphère par l’Unesco.

Qu’on se rassure, malgré la profusion de très bons produits offerts par une nature généreuse (b-erk-anane, délicieux avocats, papayes, figues, amandes, aloe vera, prunes …etc), les Canaries ne sont pas forcément une destination diététiquement raisonnable tellement les grillades de poissons, fruits de mer ou porcs ibériques (servies invariablement avec papas arrugadas et mojo verde y rojo) sont appétissantes.

Et puis les Canaries, c’est aussi le pays des voitures jaunes (canari), on ne sait pas pourquoi mais c’est un fait!